Le côté obscur a gagné !
J’ai longtemps milité pour la bienveillance, au point que chaque collaborateur de ma précédente entreprise a assisté à une présentation de sensibilisation sur le sujet.
Et à chaque fois, j’ai entendu la même objection : « C’est impossible d'être bienveillant face à des personnes malveillantes, c’est même dangereux ! »
Devant le nombre de témoignages, toujours magnifiquement illustrés, j’ai progressivement (et heureusement) compris que la malveillance était généralisée !
De nombreux proverbes dénoncent le côté obscur depuis la nuit des temps :
On n’a rien sans mal ;
Qui mal cherche, mal trouve ;
Combattre le mal par le mal.
Pas convaincu par les proverbes ? Que dire alors de cette citation de William Shakespeare ?
« Vois comme cette petite chandelle répand au loin sa lumière ! Ainsi rayonne une bonne action dans un monde malveillant. »
D’ailleurs, cette mode de la bienveillance qui sévissait encore il y a quelques années est vite passée.
Les naïfs qui l’ont défendue coûte que coûte se sont éteints par sélection naturelle. Les autres, comme moi, ont préféré se rallier à une vérité déjà énoncée par La Fontaine en 1668 :
« La raison du plus fort est toujours la meilleure ! »
Dans les organisations, les pervers narcissiques l’emportent sur les bisounours par KO, alors choisissez le bon camp…
Il existe même des preuves scientifiques à cette malveillance généralisée. L’expérience de Milgram par exemple a démontré dès 1963 à quel point le mal était profondément ancré en chacun de nous. Elle consistait à évaluer la capacité de cobayes, choisis au hasard, à infliger des décharges électriques à des innocents. Sa conclusion ? Nous sommes tous des tortionnaires !
Servez-vous de la force du côté obscur !
Quand ils cohabitaient, malveillance et bienveillance étaient les deux faces d’une même pièce. En fonction des points de vue, aussi appelés cadre de référence ou carte du monde selon les modèles, osciller entre bienveillance et malveillance reste possible :
Alors n’hésitez pas à frapper le premier ! Si vous ne prenez pas tout de suite la place du bon, c’est que vous êtes le méchant ! Ou alors l’inverse ? Je ne me souviens plus… Et ça n’a pas d’importance : frappez le premier !
Dans les environnements complexes avec causalité circulaire, l’origine du mal dépend de ce que les systémiciens appellent la ponctuation.
Ce que l’on peut simplifier par l’accusation classique : « C’est lui qui a commencé ! » affirmée conjointement par chacune des parties. Évidemment, chacune d’elles a tout à fait raison… de son point de vue !
Alors ne lâchez rien !
Jamais personne n’a su dire qui de l’œuf ou de la poule est apparu le premier !
Donc si vous êtes un œuf : chargez la poule !
Et si vous êtes une poule, faites une bonne omelette de votre adversaire !
Vous aurez ainsi raison à tous les coups !
« Cette fois je te tiens, salaud ! ». Cette fameuse assertion illustre un concept de l’analyse transactionnelle. Elle a le mérite d’être parlante : traquer, débusquer et accuser l’adversaire ! Attirer le projecteur sur lui vous évitera de révéler votre propre part d’ombre...
Attention toutefois, dans la persécution de la victime, à ne pas éveiller l’attention d’un allié qui pourrait essayer de la sauver. Vous entreriez alors dans un triangle dramatique où, à 2 contre 1, la situation pourrait se retourner…
Enfin, revenons à l’expérience de Milgram. Elle a heureusement démontré aussi que l’être humain déteste désobéir à une autorité manifeste.
Elle a donc offert la solution toujours en vigueur aujourd’hui dans nos organisations : le modèle pyramidal !
Diriger, Infantiliser, Recadrer, Évaluer, Contrôler et Sanctionner : voilà les solides ingrédients du remède ! Un antidote contre tous ces malveillants qui cherchent à contourner normes et procédures afin de profiter du système.
Dirigeants, méfiez-vous particulièrement de tous ces soi-disant nouveaux paradigmes qui libèrent les organisations.
Et puis quoi encore ?!!
En lecteur averti, vous aurez compris que même si le côté obscur est omniprésent, en retournant la force contre lui, vous pourrez toujours en tirer parti !
Certains systémiciens appellent d’ailleurs cela le 180 degrés stratégique... 😉
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