Pourquoi un article sur le stress en entreprise ?
J’ai plusieurs fois été confronté à des périodes de stress dans mon expérience professionnelle.
Par exemple, quand au début de Runiso, nous nous demandions, mon associé et moi, si nous aurions suffisamment de trésorerie pour payer les salaires à la fin du mois.
Les missions techniques de production informatiques ont elles aussi souvent été vectrices de stress. Quand la disponibilité de sites web très critiques est en jeu ou qu’il existe un vrai risque de perdre de la donnée client, le stress peut devenir intense…
Au fil du temps, j’ai développé une certaine aptitude à composer avec ce stress et livre ici les quelques recettes qui fonctionnent pour moi.
En tant que collaborateur
Ma première réaction face au stress a été celle d’un « sois fort » (voir analyse transactionnelle et les drivers).
J’ai alors appris à mes dépens que, ne pas entendre ses émotions, c’est comme mettre un couvercle sur une casserole d’eau en train de chauffer : ça boue encore plus vite !
Aidé par mon coach de l’époque, j’ai progressivement compris que la posture orientale visant à canaliser les émotions était préférable à notre habitude côté Occident d’essayer de les maîtriser.
Voir la réalité en face et accepter l’émotion avec bienveillance m’a beaucoup aidé.
Et en la matière, je ne connais pas de meilleures méthodes que le MBSR (Mindfulness Based Stress Reduction) que je recommande évidemment.
Résister au stress, c’est finalement aussi augmenter sa résilience.
Et par chance, les cours du eMBA que j’ai suivis en 2014 comportaient un module sur le sujet.
Cela m’a permis de ramener au premier plan les notions essentielles d’hygiène de vie comme le sport et le sommeil qui aident beaucoup aussi dans la gestion du stress.
En tant que manager
La meilleure posture qu’un manager puisse, selon moi, avoir en face d’un collaborateur stressé, c’est l’empathie.
Évidemment, le rôle du manager implique aussi de veiller à ce qu’un collaborateur déjà stressé :
ne récupère pas encore plus de stress (i. e. répartir dans la mesure du possible les missions les plus stressantes sur plusieurs membres de l’équipe),
ne bascule pas dans le burn out (i. e. attention au stress chronique !)
La suite est décrite dans la section coach, puisque la posture de coach est essentielle à tout bon manager (cf. leadership MYTHIC)
En tant que coach
Écouter avec empathie bien entendu reste essentiel pour le coach afin notamment d’établir une relation de confiance avec le client.
Ensuite, il s’agit de discerner, dans le comportement et les interactions du client, ce qui favorise le stress de ce qui l’apaise.
Qu’est ce qui a été tenté pour résoudre la situation ?
Qu’est ce qui fonctionne et qu’est ce qui aggrave ?
Un coach systémique stratégique va alors chercher à couper les tentatives de solution qui aggravent en formulant des prescriptions concrètes.
Il est intéressant de mentionner que la méthode naturelle, pour la plupart des gens, de tenter de rassurer une personne stressée s’avère régulièrement contreproductive. De la même manière que dire à quelqu’un en colère de se calmer fonctionne rarement, chercher à rassurer quelqu’un d’angoissé est souvent infructueux.
Une stratégie possible, dans ce cas, pour le coach systémique, consiste à prescrire le symptôme. C’est-à-dire demander au client de réfléchir formellement à ce qui pourrait arriver de pire !
Cela peut paraître paradoxal voire brutal de prime abord.
Et c’est bien pour cela qu’il s’agit d’une option accessible uniquement en prescription et donc interdite en coaching traditionnel (voir notre article sur la différence entre coaching classique et coaching systémique stratégique).
C’est pourtant souvent efficace en face d’un client que l’entourage cherche désespérément à rassurer.
Réduire le stress dans l’entreprise, une obligation légale de résultat pour l’employeur
Si vous avez connaissance de situation(s) de stress (en particulier de stress chronique) dans votre organisation, n’attendez pas ! En effet, outre l’intention bienveillante, le stress fait partie des risques psycho sociaux (RPS).
La prévention et le traitement du stress s’inscrit donc dans l’obligation générale de protection de la santé physique et mentale des travailleurs. Et ça tombe bien, puisque cela fait aussi partie de ce que epicallia appelle dans son modèle EPIC soigner l’environnement. 😉
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